ILS ONT PILOTE LE SPITFIRE

5)- Les autres

Le groupe de reconnaissance II/3

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Côte à côte, un Potez 63 et un Bloch 174 (MA33352)

A la veille de la mobilisation, chacun des groupes formant la 33e escadre de reconnaissance a pris son autonomie. Le II/33 est composé de deux escadrilles: la première est la SAL 33 dont l’insigne est la Hache; la seconde est la SAL 6 qui a pour insigne la Mouette.
Venant de Nancy, le groupe est à Soissons le jour de la déclaration de la guerre. Il est équipé de Potez 637, mais, à partir de mars 1940, il va progressivement recevoir des Bloch 174, plus rapides, au rayon d’action plus étendu.
Pour les unités de reconnaissance, comme pour toutes les autres, la guerre se déroule suivant le même scénario et, le 17 juin 1940, alors que le II/33 se trouve à Jonzac, il reçoit l’ordre d’évacuation vers l’Afrique du Nord. Le 19, il est à Perpignan et le 20 à Alger. A partir du 27 août, il s’installe sur le terrain de Tunis El Aouina. C’est de là qu’il effectue parfois, et bien que cela soit formellement interdit, des vols de reconnaissance à haute altitude au dessus de la Sardaigne et de la Sicile pour déceler les éventuels projets d’invasion de la Tunisie par les troupes italiennes.

 

2014 Un Bloch 174-Spitfire-pegase135p18-2aama

Un Bloch 174 (MA43422)

Le 8 novembre 1942 trouve le II/33 prêt à reprendre le combat. Comme les II/7 et I/2, il fait immédiatement mouvement sur le sud tunisien, puis Biskra et enfin, Laghouat, dans le sud algérien où il arrive le 6 janvier 1943. Déclarés trop lents pour les missions de reconnaissance, les Bloch 174 se spécialisent dans le bombardement en piqué. Ils participent activement aux opérations contre les troupes allemandes de l’Afrikakorps, avec Biskra comme terrain de travail.

 

 

 

 

 

2014 F-5G (P38) du groupe II-33-Spitfire-pegase135p18-4aama

F-5G (P38) du groupe II/33 avec caméras à l’avant droit. (MA36819)

La 1ère escadrille est transformée sur P-38 (F-5) dans le courant du mois d’avril1943 et fait mouvement vers Alger. Elle se spécialise dans la reconnaissance photographique stratégique. Elle est, dés lors, pratiquement dissociée de la 2e escadrille qui continue les opérations jusqu’à la libération de la Tunisie, le 8 mai 1943.

Le 17 juin, la Mouette fait mouvement sur Blida, puis, le 22 septembre sur Marsa, prés de Tunis, pour être transformée sur monoplace et engagée comme escadrille de reconnaissance tactique.

Le 3 novembre 1943, elle prend le nom de Savoie.

Le 31 décembre, elle se sépare de ses observateurs, de ses mitrailleurs et de ses fidèles Bloch 174, pour être transformée sur Hurricane. Enfin, le 15 mars 1944, elle perçoit ses premiers Spitfire Mk V.

Le 21 avril elle revient en Algérie et, de là, gagne, le 3 mai, l’aérodrome italien de Pomigliano d’Argo prés de Naples. Elle est incorporée au 12th Tactical Air Command qui appuie la 5e armée américaine et débute ses missions de guerre par une reconnaissance du front, le 13mai.

 

2014 Spitfire LF IX du GR 2-33

Spitfire LF IX du GR 2/33  » La Mouette du Rhin »

Le 11 juin, elle est à Ponte Gallera, à 15 kilomètres de Rome et poursuit sa remontée vers le nord de l’Italie. Mais, le 20 juillet, elle fait mouvement sur le terrain de Borgo, prés de Bastia, en Corse. Après le débarquement dans le sud de la France, l’escadrille Savoie est le premier groupe français à se poser sur le continent, à Ramatuelle, le 20 août 1944.

C’est ensuite la poursuite des opérations de plus en plus au nord : Montélimar, Satolas, Dijon où les Spit V sont remplacés par des Spit IX le 23 septembre 1944. Le 17 novembre, l’escadrille arrive à Luxeuil ; elle y restera jusqu’au 24 mars 1945.
Le 1er janvier 1945, la 33e escadre de reconnaissance est recréée. Les escadrilles deviennent des groupes autonomes ; la première devient le I/33 Belfort et la deuxième, qui garde son nom, le II/33 Savoie.

Dans quelques jours, le II/33 perdra ses Spitfire pour être transformé sur Mustang photo (F-6); il sort ainsi du cadre de cet article.

 

Le II/18 Saintonge

2014 Marcel Doret

Marcel Doret (MA7049)

La mise sur pied de cette unité semble avoir été décidée, à Toulouse, vers le mois de mai 1944, alors que la France est encore occupée. Monsieur Ségaut, commandant de réserve, fait part à Marcel Doret, lui-même capitaine de réserve, et à Monsieur Cliquet, pilote d’essais chez Morane-Saulnier, de son désir de réunir, sous les ordres de Doret, tous les pilotes de la région, connus pour leur esprit de résistance et leur ardeur au combat ». Ils utiliseraient tous les Dewoitine 520 disponibles et formeraient une escadrille, prête à reprendre le combat, dés le départ des troupes allemandes. En août, les Allemands se replient vers le nord. Ils laissent derrière eux d’importantes garnisons chargées de bloquer les ports de l’Atlantique et, en particulier, celui de Bordeaux.

Le 20 août, un certain Monsieur Ravanel, autoproclamé colonel F.F.I, commandant de la région de Toulouse nomme M. Doret commandant du 1er groupe de chasse F.F.I. Celui-ci, aidé du capitaine Palaminy, du sous-lieutenant Marestaing et du sergent Maublanc, commence à mettre sur pied une unité équipée des Dewoitine 520 récupérés sur les terrains de Tarbes et Toulouse. Leurs efforts de recrutement et de récupération de matériels se concrétisent par la création du Groupe de Chasse Doret le 16 septembre 1944. C’est un groupe à deux escadrilles, une à Tarbes et l’autre à Toulouse.

L’activité aérienne est essentiellement de l’entraînement, avec quelques missions de reconnaissance sur les troupes allemandes en retraite et quelques mitraillages, sans grande efficacité, sur la Pointe de Grave.

 

2014 Escadrille (Marcel Doret)

Escadrille « Marcel Doret ». M.Doret est au centre de la photo (MAE)

Au mois de novembre, le groupe commence à percevoir du personnel militaire et le 22, Marcel Doret est remplacé par le commandant Thollon, pilote ayant remporté 8 victoires pendant les opérations de 39/40 et, de surcroît grand résistant.
Le 1er décembre 1944, le groupe Doret devient le II/18 Saintonge.
Pendant le mois de février 1945, le groupe s’installe sur le terrain de Bordeaux-Mérignac.
Il abandonne ses D 520 et s’équipe de Spitfire Vb à partir du 1er mars.
Les missions de guerre sont toutes dirigées contre les positions allemandes de la poche de Royan ; elles débutent, pour le II/18 le 19 mars.
Des opérations de grande envergure vont se dérouler sur le secteur pendant tout le mois d’avril, avec l’intervention d’importantes unités anglaises, américaines ou françaises (B-17, B-26, P-47 et P-51). L’opération Indépendance du 14 au 19 avril marque la reconquête de la Pointe de Grave et l’opération Jupiter, du 25 avril au 1er mai, celle de l’île d’Oléron.
Entre le 4 avril (début des opérations aériennes) et le 1er mai, le II/18 a accompli 329 missions de guerre.
En juillet 1945, le groupe fait mouvement sur Friedrichshafen. Il sera intégré à la 2e escadre de chasse en novembre.

1) Le Spitfire

2)- La France et le Spitfire

3)- Les unités du théâtre méditerranéen

4)- Les unités du théâtre Européen

5)- Les autres

6)- Les Spitfire après la Guerre

7)- Le Spitfire en Indochine

8)- Le Spitfire à l’Ecole de Chasse de Meknès

9)- L’avion du Musée

Article extrait du Pégase n°135 de décembre 2009.

 

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