LE DEWOITINE 520

 

2) – Quel est l’état des forces françaises au début du conflit ?

 

2014 silhouette du D 520

En 1939 la France possède une Marine magnifique qui ne trouvera pas l’occasion de montrer sa force et finalement ne servira pas. L’armée de Terre est bien équipée avec une artillerie et des blindés qui ont peu à envier à leurs homologues allemands, mais retranchée derrière la Ligne Maginot, elle n’a pas su tirer les enseignements des dernières offensives de la grande guerre où le rôle de l’aviation s’était pourtant avéré prépondérant. Préconisé par un certain officier de l’arme blindée nommé Charles De Gaulle, le concept de l’engagement en masse des chars est cependant resté lettre morte au sein de l’Etat-major. Quant à l’aviation, malgré les signaux d’alerte que le capitaine Stehlin faisait parvenir, depuis Berlin, dans ses rapports, elle ne sera pas mieux traitée. La “blitzkrieg” allemande menée par un général dynamique nommé Guderian, surprendra tout le monde.

Les forces aériennes qui étaient les meilleures du monde en 1918 n’ont jamais été considérées par les chefs de l’armée de Terre dont elles dépendaient jusqu’aux années trente, comme une arme prioritaire ; elles n’ont pas reçu de leur part le soutien qui leur aurait permis de se maintenir à un niveau convenable. Quand le pouvoir politique a pris conscience de cette situation, il était déjà trop tard. Au moment du combat, la toute jeune armée de l’Air, en face de la Luftwaffe, se trouvera dans un état d’infériorité que ne suffiront pas à combler l’entraînement, l’allant, le courage et l’esprit de sacrifice de ses équipages.

2014 Le D 520 vu de face

Le Dewoitine 520 est un avion de chasse monoplan monoplace à ailes basses, train rentrant et cabine sous verrière coulissante.De construction entièrement métallique, il est équipé du moteur Hispano Suiza 12Y45 à 12 cylindres en V et à refroidissement par liquide qui développe une puissance de 930 ch au décollage au régime de 2.400 tours/minute.
Il est armé de quatre mitrailleuses MAC 34/39 de 7,5 mm dans les ailes, approvisionnées chacune de 675 cartouches et d’un canon Hispano Suiza 404 de 20 mm tirant à travers l’axe de l’hélice une soixantaine d’obus.
Les caractéristiques du D 520 sont les suivantes:
* envergure: 10,20 mètres
* longueur: 8,76 mètres
* hauteur en ligne de vol: 3,435 mètres
* poids en ordre de marche: 2.730 kg
* vitesse maximale: 530 km/h à 6.750 mètres
* vitesse de croisière: 400 km/h à 85% de la puissance
* vitesse minimale (décrochage): 125 km/h.
* plafond: 11.000 mètres
* capacité des réservoirs d’essence: 400 litres dans le fuselage et deux fois 120 litres dans les ailes soit un total de 640 litres.
* lubrifiant emporté: 40 litres d’huile.
* autonomie: 1.500 km

Dans un premier temps, le plan d’équipement des unités prévoit de remplacer avec le nouvel appareil, les Morane 406 dont sont dotés les groupes de chasse I/3, II/3, III/3, III/6 et II/7, puis le II/6 et le III/7. Les groupes qui sont équipés de Curtiss H75 ou de Bloch 152 garderont momentanément leurs appareils. Finalement, seuls les cinq premiers groupes recevront des Dewoitine 520 avant l’armistice.

2014 chaîne de montage des D 520

2014 hangar de la 1° escadrille du GC 1-2

Le premier à être désigné pour recevoir ces nouveaux avions de combat est le groupe de chasse I/3, sous les ordres du commandant Thibaudet. Après avoir réalisé sa propre transformation sur le nouvel appareil, sa tâche consistera ensuite à participer à l’entraînement des autres groupes retenus. C’est le 5 décembre 1939 que le I/3 quitte la zone du front. Une équipe d’expérimentation est mise en place sur le terrain d’Orléans-Bricy; elle sera transférée ultérieurement à Toulouse cependant que le groupe fait mouvement sur le terrain de Cannes-Mandelieu.
Bien que le premier D 520 “bon de guerre” ait été livré à l’armée de l’Air dans le courant du mois d’octobre 1939, des problèmes de mise au point retardent son arrivée et le I/3 ne recevra son premier appareil destiné à l’entraînement que le 18 janvier 1940; le premier avion opérationnel est livré le 17 avril mais la dotation du groupe ne sera complète que le 10 mai, au moment du déclenchement de l’attaque allemande dans les Ardennes. L’ordre lui est alors donné de rejoindre la zone des combats et, dés le 11 mai, le groupe se pose à Suippes pour participer aux opérations. Le 13 mai, les patrouilles de Dewoitine ouvrent leur score en abattant successivement 3 appareils de reconnaissance Henschel 126 et un Heinkel 111. Le 16 mai, le groupe gagne le terrain de Meaux-Esbly où il restera jusqu’au 10 juin.

Avec l’aggravation de la situation opérationnelle, le I/3 se repliera progressivement vers le sud; Etampes, Pithiviers et enfin, Châteauroux où il restera du 14 au 17 juin avant de recevoir l’ordre de rejoindre le terrain de Perpignan en vue de son repli sur l’Afrique du Nord. Ce sera chose faite le 18 juin, jour où le groupe pose ses D 520 sur le terrain d’Oran-La Sénia. Finalement, le groupe de chasse I/3, avec ses Dewoitine 520 vient d’inscrire à son tableau de chasse, en cinq semaines de combat, 50 victoires homologuées et 18 probables. Sa dernière victoire de la campagne de France sera un He 111 attribuée au capitaine Gérard. Tout cela au prix de 32 appareils perdus (dont 21 en combats aériens), 10 pilotes tués et 5 fait prisonniers. Quelques “as” sur Dewoitine: S/Lt Madon, 7 victoires; S/Lt Blanck, 6 victoires; capitaine Challe et S/Lt de Salaberry, 5 victoires.

2014 Un D 520 en vol

Le deuxième groupe à être équipé est le GC II/3, commandé par le commandant Morlat. Il reçoit un premier D 520 destiné à son entraînement le 6 avril 1940; il part s’équiper en appareils opérationnels le 9 mai sur le terrain du Luc, dans le Var et retrouve le I/3 sur le terrain de Meaux-Esbly dés le 19 mai pour une première participation aux combats le 21 et cinq premières victoires homologuées le même jour.
Le 22 mai le groupe inflige une véritable correction aux fameux “Stuka” en abattant huit appareils de la même unité engagés du côté d’Arras. Déployé finalement sur le terrain de La Ferté Gaucher, le groupe renouvellera dans les environs de Soissons, sa moisson de Ju 87, en envoyant au tapis 7 appareils dans la même journée du 8 juin. Ces deux épisodes montrent bien la grande vulnérabilité du Stuka qui, malgré la terreur qu’il a semée parmi les réfugiés fuyant devant l’avance allemande, a payé un lourd tribut au déroulement des opérations. Le groupe se replie à Auxerre, puis Avord ; c’est là que le 16 juin, il reçoit l’ordre de rejoindre le terrain de Perpignan en vue de son repli en Afrique du Nord.
Le 20 juin, les D 520 du GC II/3 se posent sur le terrain de Blida. En moins d’un mois de participation aux opérations, ils ont obtenu 31 victoires homologuées et 15 probables au prix de la perte de 20 appareils, dont 3 par accident, 3 pilotes tués, 1 fait prisonnier et une dizaine de blessés. Quelques “as »: sergent Cukr (tchèque) 6 victoires; capitaine Clausse, S/Lt Codet et sergent-chef Cazade, 5 victoires. C’est au capitaine Clausse que revient l’honneur de la dernière victoire; un Heinkel 111, dans la région de Pouilly sur Loire.

2014 Le D 520 remis en état de vol, au roulage au Bourget 1980

Troisième inscrit sur la liste des groupes à transformer, le GC II/7 a pour chef le commandant Durieux; il est stationné depuis le début de la guerre sur le terrain de Luxeuil-les-Bains. Ses pilotes et ses mécaniciens découvrent pour la première fois le D 520 avec la mise en place d’un premier appareil le 29 avril, mais ce n’est qu’à partir du 20 mai que commencent les livraisons des avions opérationnels; elles dureront jusqu’au début du mois de juin. Les derniers jours de mai, les missions du groupe mettent en œuvre les deux types d’appareils. Des D 520 sont inclus dans les dispositifs de MS 406 et on note la participation simultanée des deux avions au cours d’engagements se déroulant du 25 mai au 1 juin.

A partir de cette date, les Dewoitine opèreront seuls; sans doute le groupe s’est-il séparé de tous ses Morane. La première victoire sûre des D 520 du II/7 est obtenue au détriment d’un Heinkel 111, le 1er juin 1940; ce sont le S/C Lamblin et le Sgt Boillot qui partageront l’honneur de cet exploit. Le 20 mai, le groupe se replie à Avelanges, au nord de Dijon; après un court passage à Meaux-Esbly du 5 au 9 juin, il entame sa descente vers le sud; il est à Saint Etienne le 17 où il reçoit l’ordre de rejoindre Perpignan en vue de son évacuation vers l’Afrique du Nord. Le 20 juin, il gagne le terrain de Bône en Algérie. La dernière victoire du groupe sur un Dornier 17, le 15 juin sera encore une fois attribuée au duo composé du S/C Lamblin et du Sgt Boillot. En un peu plus de deux semaines d’utilisation, les D 520 du GC II/7 ont obtenu 12 victoires homologuées et 4 probables. Les pertes au combat se montent à 9 avions, 3 pilotes tués et 3 blessés. Au moment de quitter le territoire métropolitain, si l’on prend en compte les victoires obtenues sur Morane 406, le groupe emmène avec lui un certain nombre d’as: S/Lt Valentin, S/C Doudiès et S/C Lamblin : 8 victoires ; Cne Hugo et Sgt Boillot : 7 victoires; Cne Papin-Labazordière, S/Lt Krol (polonais) , S/Lt Pomier-Layrargues et A/C Ponteins, 6 victoires et enfin, les S/C Grimaud et Panhard, 5 victoires.

2014 Les insignes de l’adjudant chef Le Gloan

Le 10 mai 1940, le GC III/3 est commandé par le capitaine Le Bideau qui se tuera accidentellement le 19 juin et sera remplacé alors par le capitaine Rousseau-Dumarcet qui conservera ce poste jusqu’à la dissolution du groupe au mois d’août 1940. Le III/3 reçoit ses premiers D 520 opérationnels dans les derniers jours du mois de mai; il est stationné, alors, sur le terrain de Cormeilles en Vexin où il restera jusqu’au 7 juin. C’est de là que ses Dewoitine remporteront leurs premières victoires, le 5 juin; le sergent Cazeneuve s’adjuge, pour sa part, 2 Bf 109. Puis, comme pour tous les autres groupes, c’est l’inexorable descente vers le sud; Montargis le 12 et finalement Perpignan le 16, pour se replier sur Alger le 19 juin. Les D 520 du III/3 auront remporté pendant ce court espace de temps 8 victoires homologuées et 2 probables. Les dernières étant à porter au compte de l’A/C Leblanc et du sergent Le Nigen qui ont abattu chacun un Hs 126, dans le secteur d’Auxerre, le 16 juin 1940. Le groupe emportera vers l’Afrique du Nord ses as de guerre : sergent Le Nigen 10 victoires, adjudant-chef Leblanc et sergent Stehlik (tchéque) 6 victoires.
Le groupe de chasse III/6 sera le dernier groupe à recevoir des Dewoitine 520 avant l’armistice. Placé sous les ordres du commandant Stehlin, il était stationné sur le terrain de Coulommiers. C’est là que, le 31 mai, il a reçu l’ordre de descendre dans le sud pour être équipé de son nouvel avion. Il réceptionne les D 520 à compter du 10 juin et reste stationné sur le terrain du Luc à cause de l’entrée en guerre de l’Italie. Les premiers engagements ont lieu le 13 juin et finalement le groupe affichera un score de 7 victoires homologuées dont 5 réalisées par l’adjudant-chef Le Gloan dans la même journée du 15 juin aux dépens de quatre chasseurs Fiat CR 42 et d’un bombardier Fiat Br20. Comme les autres groupes, le CG III/6 fait mouvement sur Perpignan le 18 et de là, sur Alger le 20 juin.
Pour être complet, il convient d’ajouter à cette liste la flottille F1C de l’Aéronautique navale, en cours de transformation, qui évacue ses Dewoitine sur le terrain de Bône, en Algérie le 25 juin.

2014 Le D 520 N° 408 tarmac du Bourget 20 sept 1980

C’est ainsi quelques 180 Dewoitine 520 qui ont pu être sauvés de l’avancée allemande du mois de juin 1940. Au déclenchement de l’offensive du 10 mai l’armée de l’air n’avait qu’un seul groupe équipé de cet appareil à opposer à la Luftwaffe, il y en avait à peine 3 le 1ier juin et 5 le 10, à deux semaines de l’armistice.
Pendant les combats qui se sont déroulés durant cette courte période qu’on a appelée “Bataille de France”, les D 520 ont remporté 108 victoires homologuées et 39 probables pour une perte en opérations de 85 appareils dont uniquement 54 du fait de l’ennemi. Le Dewoitine 520 aura été le meilleur chasseur français des opérations du printemps 1940.
Par rapport au Messerschmitt Bf 109 E, il était sous motorisé, donc un peu moins rapide mais il le surclassait en maniabilité. Ainsi que l’a écrit le général d’Harcourt il est probable qu’à lui tout seul le D 520 n’aurait pas pu changer le cours de l’Histoire, mais, parodiant le poète nous pouvons dire«il était venu trop tard, dans un monde trop vieux».

Après l’arrêt des combats, l’armée de l’Air est placée sous le contrôle de commissions d’armistice, mais, comme à quelque chose, malheur est bon, à cause de l’affaire affligeante de Mers el-kébir, celles-ci permettront, au coup par coup, un certain réarmement de l’Etat Français. Quelques règles concernant l’identification des appareils seront imposées: une ligne blanche sera peinte de part et d’autre du fuselage, le capot moteur et la dérive porteront des rayures rouges et jaunes, la casserole d’hélice sera rouge et des bandes tricolores seront tracées sur les voilures.
Tout d’abord, quatre groupes resteront en Afrique du Nord, seul le III/3 sera dissous le 8 août 1940. Le I/3 est basé à Oran, le II/3 à Alger, le III/6 à Alger puis Casablanca et enfin, le II/7 à Bizerte. Puis la France est autorisée à fabriquer quelques appareils, pour autant que ne soit pratiqué aucune amélioration; l’avion doit demeurer tel qu’il était au moment de l’armistice. A la fin du printemps 1941, la production peut être reprise grâce à une commande de 550 appareils à livrer sous trois ans. Ils serviront à remplacer les Curtiss H 75 et les Bloch 152 qu’il est bien temps de réformer, et à donner à nos unités un semblant d’harmonisation.

Patrouille de l'escadrille Doret au roulage avec l'inscription "FFI" sur le fuselage de l'avion de tête (MA37513)

Evidemment, les capacités de production ne se sont pas améliorées depuis la fin des hostilités et, jusqu’au mois de novembre 1942, ce sont simplement 260 D 520 qui seront construits. Ils serviront à équiper les groupes de chasse stationnés tant en métropole, dans la Zone Libre, qu’en Afrique du Nord. Les groupes I/1 à Lyon, II/1 au Luc et III/9 à Salon seront transformés sur le nouvel avion ; de plus le GC I/2 sera reconstitué à Châteauroux ainsi que le GC II/6 qui rejoindra l’A.O.F.
Que s’est-il passé pendant cette période qui va de juillet 1940 à novembre1942 ? Les groupes d’Afrique du Nord sont intervenus contre des intrusions anglaises au dessus des zones de responsabilité française ; il y a eu quelques escarmouches mais, quoique toujours regrettables, elles n’ont pas été trop nombreuses. Plus dramatique, l’engagement des Dewoitine au Moyen Orient au printemps 1941 où des détachements des GC II/3 et III/6 seront envoyés au Liban. Ils y affronteront pendant cinq semaines les troupes anglaises. Les combats, cette fois seront rudes et se solderont par la destruction d’une quarantaine de D 520 pour un nombre équivalent d’appareils anglais. Ils auront regagné l’Afrique du Nord lorsque, le 14 juillet 1941, le général Dentz signera la capitulation de Saint Jean d’Acre.

2014 D 520 N° 408 tarmac du Bourget 20 sept 1980

Je ne résiste pas au plaisir de vous rappeler l’épisode cocasse survenu au sein du I/3, tel que je l’ai déjà raconté dans l’article sur les unités équipées de Spitfire paru dans le pégase N° 135 du mois de décembre 2009: «Le 14 octobre 1941, les sergents Albert, Durand et Lefèvre qui étaient en mission de couverture ne rentrent pas; ils se sont posés à Gibraltar. La commission d’armistice allemande exige la dissolution du groupe. Ce sera chose faite et quelques officiers seront mutés dans d’autres escadrons. Mais, le 1ier décembre, le Corse renaît de ses cendres en prenant l’appellation III/3».
Le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord s’est déroulé dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942. Les unités françaises vont intervenir offrant une certaine résistance à l’invasion pendant trois jours et c’est le 11 novembre que l’amiral Darlan, qui se trouvait alors en Algérie, ordonne le cessez-le-feu. C’est toujours dans le Pégase 135 que j’ai évoqué les mouvements du groupe de chasse I/2 qui, après avoir quitté Châteauroux le 27 octobre, passé par Ajaccio et Bizerte le 10 novembre, s’installe à Meknès le 14, dans les rangs des forces aériennes françaises qui viennent de rejoindre le camp des Alliés.
Restés en France, les groupes I/1, II/1 et III/9 seront désarmés. La production des Dewoitine 520 s’arrête en décembre 1942 et finalement, ce sont quelques 900 exemplaires de cet appareil (chiffre avancé par plusieurs documents sans garantie d’une très grande exactitude)qui auront été construits. Tous les D 520 bloqués sur le sol français seront saisis par les allemands qui les utiliseront principalement comme avions d’entraînement dans la Luftwaffe. Néanmoins, une soixantaine d’avions sera attribuée à l’Italie comme chasseur de deuxième ligne, une centaine à la Bulgarie et une dizaine à la Roumanie.

2014 Couleurs des appareils du gouvernement de Vichy

En Afrique du Nord, les Dewoitine serviront principalement au réentraînement des pilotes avant que les unités aériennes ne soient transformées sur avions anglais ou américains. Les groupes I/3 et II/7 seront transformés sur Spitfire dans le courant de l’année 1943; ils deviendront, dans la R.A.F, respectivement les Squadrons 327 et 326. Le I/2 abandonnera ses D 520 en décembre 1943 et fera mouvement, en unité déjà constituée, vers l’Ecosse pour être équipé, lui aussi de Spitfire et devenir le Squadron 329 qui sera intégré au Wing 145 entièrement français. Le groupe II/3 touchera des Hurricane en novembre 1943, puis des P-47 à partir d’avril 1944. Le III/6 sera équipé de Bell P-39 dés le mois de mai 1943; ce sera son avion d’arme jusqu’au mois de décembre 1944 pour être équipé, à son tour, avec des P-47. C’est à bord d’un P-39 et suite à une panne de son moteur, que le Sous-lieutenant Le Gloan trouvera la mort le 11 septembre 1943,
Dés 1943 et au fur et à mesure de leur disponibilité, tous les Dewoitine 520 sont envoyés au Centre d’Instruction à la Chasse (C.I.C) de Meknès; C’est finalement là où on les retrouve pratiquement tous, à partir de 1944.
Sur le territoire métropolitain, en août 1944 se déroule l’épisode épique de l’escadrille Marcel Doret qui regroupe à Tarbes et Toulouse les D 520 abandonnés par les allemands et qui seront utilisés dans le harcèlement de la poche de Royan. Cette escadrille deviendra le II/18 Saintonge qui sera équipé de Spitfire V en février 1945; là encore, j’ai évoqué cet épisode dans le Pégase N° 135.
Une fois la guerre finie, les quelques cinquante Dewoitine restants sont utilisés soit à Meknès, soit à l’école des moniteurs de Tours. Certains exemplaires seront même transformés en biplaces. En 1948, l’Escadrille de Présentation de l’Armée de l’Air (EPAA) N°58 fera voler les derniers rescapés; c’est au N°474 que revient l’honneur de clore définitivement l’activité des Dewoitine 520, le 3 septembre 1953, quatorze ans, jour pour jour après le déclenchement de la deuxième guerre mondiale.

Article extrait du Pégase n°139 de décembre 2010.

 

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