LE DEWOITINE 520

 

3) -L’avion du Musée et le dernier vol d’un Dewoitine

 

2014 D 520 N°603 exposition Salon de Provence

La présentation de cet avion est liée à l’opération “D 520 en vol” dont le général Lissarrague qui était alors le directeur du Musée de l’Air et de l’Espace, nous expose tous les détails dans le Pégase N°19 du mois de novembre 1980.

L’aventure a commencé en 1976, lorsque l’A/C Malhiaire de la Base aérienne de Luxeuil a réussi à faire tourner le moteur du D 520 qui était jusque là exposé sur cette base. Cela a donné l’idée à de nombreuses associations de passionnés de faire voler à nouveau un Dewoitine 520.
Seul, le M.A.E avait la possibilité de superviser pareille entreprise. Avec l’incroyable énergie que nous lui avons connue, le général Lissarrague s’est attelé à la tâche de rechercher et de rassembler toutes les aides sans lesquelles l’opération n’aurait pu être menée à bien. A cette époque, ne survivaient, sur le territoire français que quatre D 520 dont trois étaient à la disposition du M.A.E: le N° 862 en provenance de Luxeuil; le N° 603 qui avait été exposé à Salon de Provence et le N° 408 qui était en présentation dans le hall de Meudon.
Le N° 862 a été entièrement restauré dans les ateliers du Musée; repeint aux couleurs de l’adjudant-chef Le Gloan, c’est lui qui est présenté actuellement aux visiteurs dans le hall des avions de la Deuxième Guerre Mondiale.

2014 D 520 en vol, après sa restauration

Le fuselage du N° 408 n’avait été que peu atteint par les phénomènes de corrosion, c’est donc lui qui a été choisi pour tenter l’expérience de remettre un Dewoitine 520 en état de vol. Finalement, en regroupant un moteur et un fuselage avec d’autres pièces récupérées par-ci, par-là, la reconstitution d’un appareil “bon de vol” a pu être envisagée. Les travaux ont été confiés à l’Atelier Industriel de l’Air (A.I.A) de Clermont-Ferrand, sous la surveillance du Centre d’Essais en Vol (C.E.V) de Brétigny. A ce titre, il avait le statut d’un avion prototype et ne pouvait être piloté que par les pilotes d’essais choisis par le directeur du C.E.V. Repeint aux couleurs des avions de la campagne de France, son immatriculation civile était F-ZWVB mais on lui a attribué le numéro (fictif) 90 et les marques distinctives de l’appareil du S/Lt Madon, premier as de guerre sur Dewoitine 520.
L’avion a volé pour la première fois à Clermont-Ferrand, le 27 août 1980 aux mains du commandant Christian Bove. Après deux autres vols de mise au point, il a rallié la base de Brétigny qui allait être son port d’attache où seraient effectués tous les travaux de maintenance. Dés lors, le D 520 N° 90 a pu être présenté dans un grand nombre de meetings se déroulant sur le territoire national, aux mains d’un des trois pilotes habilités.
Le 13 juillet 1986, au meeting de Vannes, pour une raison que la commission d’enquête n’a pas réussi à déterminer, le D 520 au numéro 90 s’est engagé dans une trajectoire en piqué très prononcé et a plongé vers le sol entraînant dans la mort celui qui avait suivi toute sa mise au point, Christian Bove, ancien pilote de chasse, pilote d’essais aux 7.500 heures de vol.

L’AAMA voudrait ici, encore une fois, lui rendre hommage.

Jean-Paul Reynaud (AAMA)

Article extrait du Pégase n°139 de décembre 2010.

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